Un bruit vient de me réveiller… je tends l’oreille… les murs sont fins, le bruit vient sûrement de l’extérieur…
Après cinq longues minutes aux aguets… je commence à me rendormir…. Ma tête est sur un petit nuage…
« Hiiinn ouuu hinnn ouuuu »…. Un halètement d’animal enragé marchant à toute vitesse, me surprend dans ma tentative d’endormissement…. Mon cœur bat à 1000 à l’heure. Je suis dans mon lit immobile… incapable de penser… pétrifiée…
« Hiiinn ouuu hinnn ouuuu »… Le bruit semble se rapprocher… Mon cerveau est sur ON… Je viens de faire le lien entre les bruits de pas et le carrelage de mon appartement… Je suis convaincue que l’animal est à l’intérieur…
Je ne sais plus quoi faire… je panique… mais toujours impossible de bouger, l’impression que mon cœur va sortir de ma poitrine s’amplifie… J’essaie de rassembler mon esprit…
Dans ma tête, la check list des actions hypothétiquement réalisables commence :
– Téléphoner… [Mon portable est dans le salon… trop loin à chercher pour prévenir quelqu’un…]
– Chercher un couteau… [Dans la cuisine… je risquerais de me faire attaquer avant de l’atteindre…]
– Lumière… [ J’ai peur qu’il puisse me voir et donc attirer son attention]
– Jeter une couverture sur l’animal… [Si je le rate je suis foutue! Il a vraiment l’air enragé!]
Instinctivement, j’opte pour tout autre chose:
Sauter de mon lit, aller jusqu’à la porte, la refermer derrière moi et courir le plus vite possible…. Je prends quand même le temps d’imaginer et planifier mes mouvements pour que cela prenne le moins de temps possible…
En deux secondes je fais un roulé boulé pour sortir de mon lit, je touche terre sur la pointe des pieds, je fais cinq pas, j’ouvre la porte et je me retourne furtivement pour voir si l’animal me suit… [Rien ! Ce n’est pas grave il peut être rusé et se cacher sous un meuble], je claque la porte.
Je me retrouve dehors seule devant le petit immeuble situé en bordure de forêt… *Nuit noire*…
Des centaines d’idées fusent dans ma tête… Que faire ?… Je m’auto-propose deux solutions :
1. Attendre le levé du jour et demander de l’aide
2. Retourner chez moi avec un extrême courage et affronter la bête
IMPOSSIBLE ! Je regarde ma montre… il est deux heures du matin… je ne peux absolument pas attendre quatre heures dans le froid et en PYJAMA !
Oui je réalise que je suis en pyjama ROSE et que… OH MY GOD ! je n’ai pas de clef [oui ma porte d’entrée est une de ces portes qui une fois fermée, ne s’ouvre qu’avec une clef de l’extérieur]
Avant j’étais angoissée… maintenant j’ai juste envie de pleurer et de crier…
Maintenant, je ne vois plus qu’une seule solution possible… mes voisins… [couple très charmant avec trois enfants]… qui ont un double des clefs….
J’hésite… frapper chez quelqu’un à cette heure ce n’est pas quelque chose que je fais fréquemment [et en plus sobre !… encore moins 🙂 ]
Je regarde la porte, j’ai l’impression que la porte me regarde. Je la regarde encore plus précisément avec ses petites stries de couleur brune et sa poignée dorée … j’ai l’impression qu’elle me nargue… « T’oseras jamais me frapper à deux heures du matin !! » Le regard froid et la bouche pincée… je lève mon poing et je … FRAPPE… tellement doucement que même le possum perché dans l’arbre à côté de moi n’a pas entendu…
Après quinze minutes de petits « toc toc » je décide de frapper de manière ferme et forte…
J’entends des cris… je panique… et je décide de crier « S’il vous plaît aidez moi !!! »
La porte s’ouvre… Myriam apparaît, les cheveux décoiffés, les yeux à moitié fermé et l’air surprise… « Ooooh ! Qu’est ce qui se passe ? «
Je prends deux minutes pour lui raconter l’histoire, trois minutes plus tard elle est déjà descendue dans mon appartement avec un sourire en coin… Je l’attends sur le pas de la porte…
Elle ne revient pas… ça fait déjà au moins quatre minutes qu’elle est entrée… j’ai peur… et si l’animal l’avait attaquée à la gorge avant d’avoir le temps de crier… ou pire s’il s’agissait d’un animal tellement énorme qu’il ait pu l’avaler d’un seul coup…
Elle revient… mes hallucinations d’horreur cessent… les battements de mon cœur reviennent à la normale…
Elle me dit en rigolant « R.A.S… il n’y absolument RIEN !
Ah sacré moi…:)